Essai de
http://www.moto-infos.com/essai-1909-bmw-r-1200-rt-2014.html
"On s’inquiétait un peu de son sort a priori, pour tout un faisceau de raisons. D’abord, sur le plan visuel : en photo et en salon, la nouvelle RT avait visiblement pris de la surface (frontale et latérale), et l’on pouvait redouter qu’elle ne suive la tendance des autres grosses GT du moment ...
Ensuite, il y avait de quoi s’interroger sur la bascule ...
Enfin, on avait perçu sur la GS une tendance à la « sportivisation » qui risquait de ne pas convenir à l’esprit RT."
"Première surprise : à bord, on n’est plus installé de la même façon"
"le bruit est excessif, même à faible ouverture des gaz, surtout dans une optique « grand tourisme » (départ d’hôtel matinal, traversée de villages…). Ensuite, même avec son vilebrequin alourdi, le moteur manque d’inertie. Il est hors de question de s’arracher sur le ralenti : 3 000 ou 4 000 t/mn et un dosage fin de l’embrayage s’imposent si l’on ne veut pas caler, et ce même en solo. Si la RT voulait casser son image de « moto de gendarme » c’est réussi (la K 1600 est d’ailleurs affectée du même défaut), mais il n’est pas certain que les gros rouleurs y trouvent leur compte."
"Tout s’arrange évidemment sitôt qu’on a décollé. Le moteur est très souple en évolutions lentes, bien rempli aux régimes usuels, très volontaire à régime élevé, et s’est enfin affranchi des vilains fourmillements de son prédécesseur. Quant à la boîte, elle est un peu plus ferme mais a heureusement perdu le côté « lâche », flou, des générations précédentes. Bref, le progrès est sensible sur le terrain mécanique"
"Paradoxalement, c’est pourtant du côté du comportement qu’on s’avoue le plus bluffé."
"Non seulement on fait plus corps avec elle, mais il semble (ce que nous n’avons pu mesurer) que la répartition des poids soit un peu plus axée sur l’avant."
"on oublie les 15 kilos supplémentaires annoncés pour savourer à tout instant le merveilleux équilibre de cet engin, qui révèle ici une nouvelle facette de son talent, une sportivité certaine. A ceci près que, contrairement à celle de la mécanique, la « sportivisation » du châssis n’entraîne aucun effet secondaire néfaste en usage calme."
"Le confort est intact, la facilité aussi, tout comme l’agilité, la neutralité, le naturel, la sensation de sécurité. La formidable capacité du train avant à tout encaisser sans jamais brouiller les infos, entre autres, est un émerveillement toujours renouvelé."
"la RT, elle, a du génie. Elle supporte tous les styles de conduite, accepte toutes les improvisations"
"Seule contrainte, pas nouvellement liée à cette version mais juste amplifiée par elle : le train arrière, encore moins chargé qu’avant, préfère qu’on n’utilise pas la pédale pour freiner"
"Que reprocher dès lors à cette RT si aboutie? Franchement, des broutilles, puisque même la protection est en progrès, pour le haut comme pour le bas du corps. Alors oui, l’ergonomie des commandes reste à affiner, de jour et a fortiori de nuit "
Conclusion
"Globalement, on peut dire que la RT 2014 se veut plus vive, plus dynamique que la précédente : BMW veut clairement en finir avec son image « plan plan ». Cela n’a pas d’incidence sur ses aptitudes au grand tourisme du côté de la partie-cycle, puisqu’elle ne perd rien en confort ou en stabilité. On pourra se montrer plus réservé sur le plan mécanique, malgré ses progrès objectifs en agrément et en vibrations. Le niveau sonore et l’inertie relativement faible du moteur, s’ils sont là pour caresser les sportifs dans le sens du poil (comme d’ailleurs sur la K 1600), ne suivent pas nécessairement les besoins de ceux qui roulent vraiment. Quoi qu’il en soit, aucun doute : la RT reste la plus facile et la plus polyvalente des grosses « GT », un petit ton au-dessus de la Yamaha FJR. Dès lors, discuter de son prix serait sans grand intérêt dans la mesure où, s’il demeure élevé, il ne souffre pas réellement d’inflation vu l’enrichissement de la dotation de série."
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